Etat des lieux en 2023
En 2023, il existe en France une petite dizaine de sites banques publiques pour la conservation des cellules souches du sang de cordon ombilical. Les centres de collecte maternités et autres hôpitaux publics ou privés affiliés à ces banques publiques sont environ une trentaine (pour simple comparaison il y a plus de 350 maternités centres de collecte en Italie). C’est l’Agence de biomédecine qui a en charge de piloter le Réseau Français de Sang Placentaire.
Malheureusement, la plupart des banques publiques françaises ne garantissent pas la possibilité de prélever des échantillons pendant la nuit, le week-end ou même certaines semaine en France. En termes de couverture territoriale de ce réseau de maternités collectant les dons de sang de cordon ombilical, on a un maillage territorial faible. Ainsi, de grandes agglomérations comme Marseille, Toulouse, Nantes, Lille, etc... ne sont par exemple pas couvertes.
En conséquence, en France, dans plus de 99% des cas, le cordon ombilical est jeté avec les déchets hospitaliers.
Les banques publiques collectent les échantillons pour effectuer une transplantation de cellules souches à des personnes non apparentées (en mode dit allogénique). Afin de réaliser la greffe de cellules souches de sang de cordon et/ou de moelle osseuse, il est nécessaire que le donneur et le receveur aient des caractéristiques de compatibilité génétique bien précises et tout particulièrement poussées (présence de certaines protéines de surface cellulaire dites HLA). Parmi les proches (parents, enfants, frères et sœurs), il y a une probabilité d'environ 30% de trouver un donneur compatible pour une greffe.
En l'absence d'un donneur appartenant à la famille, il faut impérativement le chercher parmi des étrangers (hors de la famille) dans les registres allogéniques publics. Dans ce cas, et vu la très grande diversité du polymorphisme spécifique au HLA (plusieurs millions de combinaisons en termes de variants alléliques codant ces protéines de surface HLA ont été identifiés à ce jour, et l’on en découvre chaque jour de nouveaux grâce aux récentes technologies de séquençage haut-débit NGS), il est alors beaucoup plus difficile d’identifier un échantillon provenant d’un donneur de sang de cordon compatible avec le patient.
Quand une telle identification s'avère possible, l’échantillon va, la plupart du temps, devoir être ensuite importé d'un pays étranger faute de registre national cellule souche suffisamment diversifié en France. Ainsi, environ 60% des unités de sang de cordon utilisées pour les patients greffés dans l’hexagone doivent être importées de l’étranger.
A titre d'illustration, pour environ 750 000 naissances qui ont lieu chaque année en moyenne en France ; durant l'année 2017, seulement 1 254 unités de sang de cordon ont été in-fine stockées dans l'ensemble des banques publiques françaises, ce qui fait au total moins de 0,2% du nombre de naissances.